Déni de démocratie sur la question des brevets des vaccins Covid-19 à l’occasion de la journée de l’Europe

Bruxelles le 9 mai 2021

Depuis des mois, près de 100 pays demandent à l’organisation mondiale du commerce (OMC) de faire des vaccins et autres produits médicaux liés au Covid-19 un bien commun de l’humanité ou à tout le moins de lever les licences de ceux dédiés à l’épidémie de SARS COV2. La levée des brevets ne doit pas s’appliquer seulement aux vaccins (contrairement à ce que proposent les Etats-Unis) mais aussi à tous les traitements et diagnostics contre le Covid-19.

Cette demande est soutenue par des scientifiques et intellectuels, plus de 500 membres parlementaires européens, 175 anciens dirigeants mondiaux et lauréats du prix Nobel, plus de 400 organisations de la société civile, plus de 180.000 citoyens Européens à travers l’initiative citoyenne européenne « right to cure » , l’Union Africaine et l’Organisation Mondiale de la Santé. Celle-ci demande également le transfert des technologies et des connaissances ainsi qu’une aide financière pour faciliter la production dans les pays les plus en difficulté financière. Les images de l’Inde nous montrent très violemment l’urgence de la mise en place de ces mesures : c’est une question de vie ou de mort ! En outre, 69% de la population des pays occidentaux pense que les gouvernements devraient veiller à ce que la science et le savoir-faire en matière de vaccins soient partagés avec des fabricants qualifiés dans le monde entier. Des milliards d’euros des finances publiques ont déjà été investis dans la recherche sur ces vaccins par les Etats-Unis et l’Europe, sans compter les fiscalités avantageuses ménagées aux laboratoires.

Si pour le Réseau européen sortir les biens médicaux, les médicaments et les systèmes d’organisation des soins de toute forme de commercialisation ou de profit relève d’une obligation morale et d’une évolution nécessaire, par ailleurs nous nous interrogeons sur le mode de prise de décision des états qui s’opposent aujourd’hui, dans le cadre de l’OMC, à la levée des brevets.

Les représentants européens, et les États membres de l’UE s’opposent depuis le début à ces mesures évidentes de santé publique et préfèrent privilégier les profits des laboratoires à la santé des peuples. Qui décide ? A notre connaissance très peu de débat parlementaire national ou européen n’a donné lieu à un vote sur cette position. Pourtant la démocratie est un principe constitutif de l’Union Européenne.
C’est pourquoi le réseau européen et ses organisations membres

  • alertent sur ce déni de démocratie ;
  • interpellent les parlementaires européens sur cette question ;
  • interpellent les parlementaires nationaux afin qu’ils exigent un débat démocratique dans leurs pays respectifs afin que les responsabilités soient clairement engagées.

Il est nécessaire que les citoyens européens sachent qui leur fait porter la responsabilité de l’abandon de populations entières aux seuls intérêts économiques des entreprises pharmaceutiques.

Contacts presse :
Coordinatrice du Réseau européen contre la commercialisation et la privatisation de la santé et de la sécurité sociale : Sarah Derdelinckx +32499 35 26 36 sarah.derdelinckx@gezondheid-solidariteit.be http://europe-health-network.net/
Coordinatrice de l’initiative citoyenne européenne Right to Cure
Julie Steendam 0497 79 35 27 info@noprofitonpandemic.eu No Profit on Pandemic’, www.noprofitonpandemic.eu